Mon Challenge AZ 2021 : sur la piste des pâtissiers grisons en Belgique et ailleurs…
À la lettre A de ce challenge, je vous parlais de mon aaagp Jean ARDÜSER, pâtissier grison établi à Bruxelles, et du fait que mes recherches avaient connu, il y a quelques mois, un rebondissement tout à fait inattendu à partir d’une simple question :
À quelle date était-il arrivé en Belgique ?
Dans le moteur de recherche des archives de l’État en Belgique, la recherche de personnes, il y avait bien un numéro de dossier d’étranger et une date, 1857, mais elle me semblait erronée, pour la simple raison que ça lui aurait fait 16 ans à son arrivée !
Il me paraissait improbable qu’il ait émigré tout seul à cet âge-là, d’autant plus que son épouse aussi était référencée à cette date en tant qu’étrangère, alors qu’elle était née à Bruxelles en 1855. Je trouvais que ça ne collait pas.
Cette question était donc restée en suspens…
Jusqu’à ce que je me lance, il y a quelques mois, dans la rédaction d’une synthèse des données que j’avais pu recueillir, dans l’idée de les partager avec ma famille. À ce moment-là, je me suis dit que c’était quand même une donnée importante et que je devais absolument la trouver, ne fut-ce que pour mieux comprendre le parcours de mon ancêtre.
Je me suis donc replongée dans les registres de population de Saint-Josse-ten-Noode, que j’avais déjà parcourus auparavant sans succès. Je savais que mon ancêtre y était domicilié avant son premier mariage, en 1867 ; il devait forcément y figurer quelque part.
Après plusieurs heures de prospection, j’ai fini par trouver mon Johann dans une liste des entrées dans la commune :


Jean ARDÜSER était donc bien arrivé en Belgique en 1857, à l’âge de 16 ans, pour y être garçon pâtissier.
Je reviendrai plus tard dans ce challenge sur le fait qu’il soit noté comme originaire de Langwies, un autre village des Grisons, alors que son lieu de naissance réel était Fideris, dans la vallée du Prättigau.
Un élément très important à noter ici est l’adresse de son premier domicile en Belgique : le n°10 chaussée de Haecht, à Saint-Josse.
C’est une adresse que j’ai déjà rencontrée au cours de mes recherches, car c’est là que va résider dix ans plus tard le couple BUOL-LAUWERS dont j’ai parlé à la lettre B, c.-à-d. le beau-frère et la belle-sœur de Jean ARDÜSER. Entretemps, la rue aura été renumérotée et le n°10 sera devenu le n°12. Le couple BUOL y exploitera une pâtisserie pendant de longues années…
Mais en 1857, Hans BUOL n’est pas encore arrivé en Belgique. Alors, qui réside au n°10 de la chaussée de Haecht ? Chez qui habite mon tout jeune Johann fraîchement débarqué de ses Alpes natales ?!
Les registres de population auraient pu nous apporter des réponses, mais encore fallait-il mettre la main sur la page correspondante – et ça, c’était loin d’être gagné : ces registres sont littéralement sens dessus dessous !
Je suis donc allée me coucher ce soir-là avec des questions plein la tête… Seize ans !!! Pourquoi si jeune ?! Pourquoi si loin ?!
J’avoue que j’en voulais un peu à mes ancêtres Christian ARDÜSER et Cecilia KLAS : pourquoi avaient-ils envoyé leur fils aussi loin à un si jeune âge ??? Je ne comprenais pas !

Le lendemain matin, qui, par chance, était un dimanche, je me suis réveillée avec la ferme intention de trouver une explication : il était peu vraisemblable qu’un garçon aussi jeune se soit lancé tout seul dans l’aventure de l’émigration. Il y avait forcément des gens autour de lui, des connaissances, des proches peut-être. Il y avait forcément une logique derrière tout ça.
Comme je ne trouvais rien pour la chaussée de Haecht, j’ai entrepris d’examiner les pâtisseries où il aurait pu travailler à ses autres adresses. L’acte de son premier mariage indiquait qu’il avait résidé un moment à Bruxelles, rue du Treurenberg – j’ai donc cherché dans des almanachs du commerce s’il y avait des pâtissiers, confiseurs, glaciers, ou même chocolatiers, potentiellement suisses dans les parages…
Il y avait deux pâtissiers-glaciers rue du Treurenberg : MARUGG au n°12 et MATHIS au n°26.
Je décidai de commencer par MARUGG…

André MARUGG, pâtissier rue du Treurenberg, était natif de Conters, c’est-à-dire Conters im Prättigau, à 3 km de Küblis, le village d’origine de Cecilia KLAS, la mère de mon Johann.
Il se mariait à Bruxelles en 1844 avec Anne Lidia Brosi, originaire de Saas im Prättigau, tout près de Küblis également…

Et parmi les témoins présents ce jour-là figuraient… un Jean et un Ambroise KLAS !
AMBROISE KLAS !!!
Ambroise KLAS, pâtissier âgé de 54 ans, qui signe « Ambrosi Klas »…

Si ce nom ne vous dit rien, je vous renvoie à ma lettre A : le grand-père maternel de mon Johann s’appelait Ambrosi KLAS !
Il était donc à Bruxelles dans les années 1840 ?! Ça alors ! Moi qui le croyais tranquillement installé dans son village des Grisons !
Voilà qui annonçait quelques développements tout à fait inattendus dans mon arbre…
Image d’en-tête : carte porcelaine de la pâtisserie Marugg, domaine public via europeana.eu
Hehe! Des ancêtres blagueurs à ce que je vois, qui s’arrangent toujours pour être là où tu ne les attends pas !
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Mais oui !!! Hhh ! J’adore la généalogie 🙂
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Une belle enquête sur la trace d’ancêtres mobiles
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Merci 😊
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Très appétissante cette enquête pâtissière !
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Merci 😊
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