Challenge AZ

Y comme… Y a-t-il des questions ?

Mon challenge AZ 2023 : sur les traces de mon sosa 122, Antoine LAUWERS – une histoire bruxelloise

Des questions, il y en a forcément quand on explore sa généalogie, mais concernant la famille LAUWERS, il y en a une qui me tarabuste tout particulièrement…

Quelle langue parlaient-ils ?

Je veux dire, quelle langue parlaient-ils réellement, dans l’intimité ?

Ville flamandophone à l’origine, Bruxelles s’est progressivement francisée au cours du XIXe siècle.

Dans la période qui nous intéresse ici, on voit que les actes d’état civil, les registres de population et les encarts dans les journaux sont rédigés en français, ce qui donne l’impression que nos protagonistes évoluaient naturellement dans cette langue.

Bruxelles, Eglise St-Nicolas et petite rue au Beurre

Cependant, il ne vous aura peut-être pas échappé qu’à quelques exceptions près, ces protagonistes sont, pour la grande majorité d’entre eux, originaires de Flandre (ce qui était nettement moins flagrant dans l’entourage des pâtissiers grisons établis à Bruxelles, dont plusieurs avaient épousé des femmes originaires de Wallonie).

De même, si on regarde les recensements d’un peu plus près, que ce soit en 1846, 1856, 1866 ou 1876, les employés de la famille – les servantes, les bonnes d’enfants, les domestiques, le cocher (pourquoi donc avaient-ils un cocher ?!), et les marchands de liqueurs au magasin – sont tous, sans exception, natifs de l’une ou l’autre province flamande. Mais aucun n’est Wallon.

Aujourd’hui, Bruxelles est officiellement bilingue. Ce n’était pas le cas à l’époque d’Antoine

Pour moi, cela tend à indiquer un certain communautarisme ; la subsistance, dans un contexte de plus en plus francophone, d’une identité linguistique flamande – mais dans quelle mesure ? Et de quelle manière ?

Parlaient-ils français à l’extérieur, dans leur vie civile, et flamand dans l’intimité ? Ou passaient-ils d’une langue à l’autre en permanence, quel que soit le contexte ?

Ou bien s’exprimaient-ils uniquement en français, parce que c’était de bon ton dans la Bruxelles de l’époque, mais avec de petites « envolées » flamandes dans les moments d’émotion ou de colère ?

Parfois, j’aimerais être une petite souris voyageuse du temps pour me glisser chez eux en catimini et observer ce qu’il en était…

Illustrations et ressources :

  • Image d’en-tête : Bruxelles, Eglise St-Nicolas et petite rue au Beurre, Jacques Carabain, via La Belgique des quatre vents
  • Panneaux bilingues de la rue des Eperonniers et de la rue de l’Amigo, empruntés au site Reflexcity (merci !)

7 réflexions au sujet de “Y comme… Y a-t-il des questions ?”

  1. Ah oui, pour les Alsaciens aussi c’est une question intéressante. J’aurais aimé approfondir l’évolution linguistique de Bruxelles. Ce sera peut-être pour un prochain billet 😊

    J’aime

  2. J’ai eu la même interrogation que toi pour mes suisses. C’est finalement une très lointaine cousine qui m’avait renseignée. Pas vraiment de l’allemand, une espèce de patois…qui varie d’un village à l’autre 😳 Pourtant lorsqu’on les imagine nos ancêtres parlent bien évidemment tous un français très clair 😊

    Aimé par 1 personne

    1. Ou un allemand très clair, ou un néerlandais très clair… 😅 C’est une question récurrente en fait. Pour les générations plus récentes, je n’arrête pas d’interroger mes parents sur les patois de leurs grands-parents 😊
      Pour Bruxelles, la situation est très particulière puisqu’on est passé des patois flamands au français standard, qui était de bon ton, sans passer par les patois wallons en usage dans la partie aujourd’hui francophone du pays…

      Aimé par 1 personne

  3. Mes grand-parents paternels avaient tout les deux le flamand comme langue maternelle. Je les ai toujours entendu parler en français. Mon père m’a toujours expliqué que ses parents parlaient flamand entre eux quand les enfants ne devaient pas écouter. C’était leur langage secret.

    Aimé par 1 personne

    1. Merci pour ces précisions très intéressantes 😊 Je pense que mes arrière-grands-parents paternels faisaient la même chose. Ils étaient originaires d’Aarschot, mais ont vécu toute leur vie adulte dans le brabant wallon.

      J’aime

Pour laisser une trace, c'est par ici...