Challenge AZ

N comme… Nationalité et droit de cité

Mon Challenge AZ 2021 : sur la piste des pâtissiers grisons en Belgique et ailleurs…

Pour le sujet de cette lettre N, je n’ai malheureusement pas le temps d’effectuer des recherches poussées ; je voudrais juste déposer ici certaines observations que j’ai pu faire.

Quelques mots au sujet de la nationalité :

Parmi mes pâtissiers grisons établis en Belgique, rares sont ceux qui se sont fait naturaliser. Ils étaient sujets suisses et le restaient.

Que ce soit dans les registres de population ou dans les actes d’État civil, ils étaient toujours « domiciliés de droit » dans leur village d’origine, en Suisse, et « domiciliés de fait » en Belgique.

Par exemple ici, pour le mariage de Jean KLAS junior en 1856, on peut lire :

« Jean Klas, garçon pâtissier, demeurant à Saint-Josse-ten-Noode,
domicilié de droit à Kublis (canton des Grisons en Suisse) »

Autre exemple, pour la naissance d’Émilie Jeanne Mathilde, fille du précédent :

« conjoints, résidants rue Belliard n°35, 5e D°, et domiciliés à Kublis (Suisse) »

Autre exemple plus récent, pour le premier mariage d’Antoine Charles ARDÜSER, fils aîné de Jean/Johann né à Bruxelles en 1875 (celui qui épouserait plus tard Marguerite BUOL) :

« Antoine Charles Ardüser, pâtissier, domicilié de droit à Fideris (Grisons, Suisse)
mais résidant à Saint-Josse-ten-Noode »

Les épouses prenaient la nationalité de leur mari au moment du mariage, et perdaient donc du même coup leur nationalité belge – ce qui explique pourquoi elles ont des dossiers d’étranger à leurs noms, mais à la date d’arrivée du mari dans le pays, comme ici, pour mon aaagm Marie Virginie LAUWERS, née à Bruxelles en 1855, et enregistrée comme étrangère à la date d’arrivée de Jean ARDÜSER en Belgique, c’est-à-dire en 1857 :

Les enfants héritaient de la nationalité de leur père à leur naissance, mais les filles la perdaient si elles épousaient un Belge – comme ça a été le cas pour mon agm Louise ARDÜSER, née Suisse en 1907, et devenue Belge par son mariage avec mon agp André CHARLIER en 1928.

En revanche, les deux frères de Louise ont conservé la nationalité suisse héritée de leur grand-père qu’ils n’avaient pas connu. Cela n’a pas été sans conséquences en 1939-45, durant l’occupation, puisque, sur ordre des autorités allemandes, ils ont dû quitter la Belgique en catastrophe pour gagner le pays dont ils étaient ressortissants – mais où ils n’avaient peut-être jamais mis le pieds.

*****

Quelques mots au sujet du droit de cité, ou bourgeoisie

Le « droit de cité », aussi appelé « droit de bourgeoisie », est une particularité suisse qui rattache les noms de famille à une ou plusieurs communes, indépendamment du lieu de naissance des individus. On peut consulter ici le répertoire des noms de famille suisses.

La famille ARDÜSER dont je descends possède la bourgeoisie de Langwies et c’est donc le lieu qui figure très souvent dans les documents administratifs qui concernent mon ancêtre Jean/Johann ARDÜSER, à la place de son lieu de naissance réel, qui est Fideris. Par exemple ici, dans le registre de population de Bruxelles :

Ce droit de bourgeoisie est héréditaire et se transmet aussi par mariage. Par exemple, dans le dossier de mariage de Georges KLAVADETSCHER et Aimée LIBERT, en 1862, j’ai trouvé ce document qui atteste que l’épouse reçoit la bourgeoisie de son mari (donc la bourgeoisie de Küblis) :

Pour les descendants nés en Belgique, on retrouve ce lieu d’origine dans les documents administratifs suisses, ce qui peut parfois prêter à confusion sur le lieu de naissance. Par exemple, ci-dessous, dans l’inventaire en ligne des Archives fédérales suisses, cette mention concerne Jean Alexandre ARDÜSER, le fils cadet de mon aaagp Jean/Johann :

Ardüser Jean, 1884, de Langwies (Grisons), précédemment à Nivelles (Belgique)

Né à Bruxelles en 1884, il s’est établi dans la ville de Nivelles, tout comme son frère, mon aagp Henri, et je suis prête à parier qu’aucun d’eux n’a jamais mis les pieds de toute sa vie à Langwies !

Vallée de Langwies, par Adrian Michael

Illustrations :

2 réflexions au sujet de “N comme… Nationalité et droit de cité”

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