Challenge AZ

H comme… Haecht (chaussée de) : une adresse intrigante

Mon Challenge AZ 2021 : sur la piste des pâtissiers grisons en Belgique et ailleurs…

Si vous avez lu mes articles précédents, vous connaissez déjà cette adresse que j’ai mentionnée pratiquement à chaque lettre de ce challenge : le 10 chaussée de Haecht, à Saint-Josse-ten-Noode.

C’est l’adresse de mon aaagp Jean ARDÜSER à son arrivée en Belgique en 1857, mais également en 1867, quelques temps avant son premier mariage.

Plus tard, c’est le domicile de Hans BUOL, son beau-frère, qui va y exploiter une pâtisserie pendant de longues années.

C’est aussi une adresse que je retrouve assez souvent en parcourant les registres de population de cette commune : de nombreux garçons-pâtissiers originaires des Grisons y sont domiciliés à leur arrivée dans le pays.

Je me suis longtemps posé des questions à ce sujet : qu’est-ce que c’était que cet endroit ?!

Un repère de confiseurs grisons ?! Une plaque tournante de l’émigration suisse ?! Un centre de formation, peut-être ? Un pensionnat pour apprentis pâtissiers ?

Finalement, grâce aux découvertes que j’ai faites ces derniers mois, j’ai fini par comprendre ce qu’il en était…

Chaussée de Haecht, carte postale (domaine public)

Le n°10 de la chaussée de Haecht est tout d’abord le lieu où s’établit, en 1848, Jean KLAS senior, l’oncle maternel de mon aïeul Jean ARDÜSER, ou Johann, comme j’aime bien l’appeler.

Je ne sais pas exactement à quelle date le « tonton KLAS » y ouvre sa pâtisserie, mais celle-ci est référencée dans l’almanach du commerce de 1854.

Quand mon Johann arrive en Belgique, dans le courant du mois d’août 1857, il est âgé d’à peine seize ans. Il loge tout naturellement chez son oncle. Il y travaille aussi, comme garçon-pâtissier : c’est là qu’il apprend les rudiments du métier.

À ce moment-là, l’oncle est toujours célibataire. Il va se marier trois mois plus tard, en novembre de la même année, avec une certaine Flore Victorine SOUPART, native de Waterloo. Sans doute se sont-ils connus chez « la veuve TSCHANDER » où elle était fille de boutique. C’est là que Jean KLAS travaillait et logeait en 1842 (j’y reviendrai).

Aucun enfant ne va naître de ce mariage. Jean KLAS décède six ans plus tard, en 1863, lors d’un voyage à Küblis, son village d’origine.

Sa veuve reprend alors les rênes de la pâtisserie de la chaussée de Haecht ; elle va l’exploiter seule pendant une année.

Chaussée de Haecht, carte postale (domaine public)

En septembre 1864, Flore Victorine SOUPART se remarie. Elle épouse Martin BRANGER, un pâtissier originaire… de Davos, dans les Grisons – comme par hasard !

En dépit de ce remariage, les almanachs du commerce de 1865 et 1866 continuent à référencer la pâtisserie du 10 chaussée de Haecht sous le nom « Klaes (Ve J.) ».

C’est seulement à partir de 1868 que le nom du second mari apparaît, associé à celui de son épouse : « Branger-Soupart M. Ch. de Haecht, 12 » (on remarque la nouvelle numérotation, le 10 est devenu 12).

C’est donc chez le couple BRANGER-SOUPART, dans la maison de feu son oncle KLAS, que mon Johann séjourne quelques temps avant son premier mariage, en 1867, après un petit passage par la rue du Treurenberg et un séjour d’une durée indéterminée à Gand…

C’est là aussi qu’arrive, en 1869, venant lui aussi de Gand (!), un certain Hans BUOL de Davos, qui deviendra le beau-frère de mon Johann.

Entre parenthèses, les almanachs du commerce de la ville de Gand nous apprennent que dans ces années-là, il n’y avait plus que deux pâtissiers grisons dans cette ville : Florian DASCHER, à la rue de la Comédie ; et Gaspard DASCHER, son cousin probable, à la rue de la Catalogne…

Donc, Hans BUOL s’installe à la chaussée de Haecht en 1869, et il n’en bougera plus ! c’est là qu’il réside au moment de son mariage, en 1873, puis pour toutes les naissances de ses enfants, jusqu’en 1886.

Je pense qu’il y a travaillé un moment avec le couple BRANGER-SOUPART, avant de reprendre la pâtisserie à son compte. Dans les almanachs du commerce, en effet, elle est au nom de Branger-Soupart jusqu’en 1875, et au nom de Buol-Lauwers à partir de 1878.

Alors, pourquoi Hans BUOL s’est-il retrouvé là et a-t-il repris ce commerce ?

Eh bien, je pense que ce n’est pas du tout le fruit du hasard ! Il avait très probablement un lien de parenté avec Martin BRANGER, dont la mère s’appelait Maria… BUOL !

Du moins, c’est mon hypothèse.

Image d’en-tête : par Lumixbx (cropped), travail personnel, CC BY-SA 3.0

2 réflexions au sujet de “H comme… Haecht (chaussée de) : une adresse intrigante”

  1. Oui, c’est ce qui m’a passionnée, justement : essayer de comprendre toutes ces connexions. Et c’est un travail qui est loin d’être terminé – je découvre chaque jour de nouvelles données !

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